Auteur suisse de langue allemande, Peter Stamm est un auteur reconnu internationalement depuis son premier roman, Agnès, paru en 2000. Je me réjouis donc de participer à la lecture commune autour de ses oeuvres dans le cadre des Feuilles allemandes, par l’intermédiaire de Paysages aléatoires, son troisième roman, qui nous emmène dans un environnement bien loin de sa Suisse natale, puisqu’il s’agit du nord de la Norvège.
Kathrine travaille pour les douanes dans un petit village du nord de la Norvège qui se retrouve coupé des villes lorsque la neige tombe abondamment. Son quotidien se partage entre l’inspection des bateaux qui font escale sur le port et son enfant qu’elle eut à 20 ans avec un dénommé Helge, employé de la conserverie locale, qu’elle quittera parce qu’il boit. Elle finit par se remarier avec Thomas, le chef de cette conserverie. Rapidement, elle se rend compte que celui-ci essaie de la « remodeler » afin qu’elle s’adapte à sa propre vie ; si elle accepte tacitement, elle découvre que nombre des allégations sur sa vie ne sont en fait que des mensonges. Une lettre est le détonateur qui provoque l’implosion dans la vie de Kathrine : elle décide d’embarquer sur un bateau, seule, en direction du sud…
C’est un voyage initiatique à laquelle va se livrer celle qui n’avait jamais quitté sa région. Un voyage ponctué de rencontres, faisant la part belle aux dialogues et confessions. Dès le début du livre, j’ai été happé par le rythme de celui-ci : des phrases courtes, un style épuré, des enchainements faisant écho à la vie davantage subie que vécue par Kathrine.
Peter Stamm nous livre ici un très joli portrait de femme qui, sous une apparente fragilité, cache une grande énergie, en opposition avec les personnages masculins rencontrés : Helge, l’ex-mari alcoolique, Thomas, le menteur, Christian, un Danois rencontré en Norvège et qu’elle va retrouver en France, en espérant qu’il soit enfin la bonne personne… Kathrine, au fil des pages, progresse sur l’acceptation de soi, aspire à une vie honnête.
Ce qui frappe en lisant ce livre de Peter Stamm, c’est sa capacité à décrire la vie de gens ordinaires, de saisir ce qui se passe sous la surface, de nous dépayser vraiment.
J’ai beaucoup aimé ce livre profondément humain, sur la vie et les bifurcations qui s’offrent à nous. Un récit inscrit dans le temps qui passe et les saisons qui ne peut laisser le lecteur indifférent.
L’automne était venu, l’hiver. Puis l’été. La nuit était venue, puis le jour.
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Paysages aléatoires, de Peter Stamm. Traduit de l’allemand (Suisse) par Nicole Roethel. Christian Bourgois éditeur, 2015, 224 pages.
Ont également participé à cette lecture commune autour de Peter Stamm : Cléanthe, Karin (IG), Valérie (IG), Fabienne
Lu dans le cadre des Feuilles allemandes
La phrase citée ne me donne pas trop envie de lire le roman , sa simplicité frise le vide. En revanche j’aimerais bien suivre le parcours,de cette femme .
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Ne t’attarde pas sur cette dernière phrase, c’est la dernière du livre et je l’ai choisie pour sa simplicité, pour illustrer ce temps qui passe. Peut-être sonne-t-elle un peu vide quand on n’a pas lu le roman. Quoi qu’il en soit, c’est un roman que je te conseille toutefois vivement !
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Je ne sais pas pourquoi mais j’avais un apriori sur cet auteur et craignais de ne pas l’apprécier. Ton billet me fait soupçonner que j’avais tort.
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Je retrouve dans ton billet des éléments qui me rappellent celui que j’ai lu pour cette lecture commune. Et nos impressions de lecture concernant cet auteur se rejoignent. Je note ce titre qui me fait très envie, d’autant que j’ai découvert Peter Stamm avec beaucoup de plaisir pour cette lecture et je pense y retourner d’ici peu.
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Je suis tout à fait d’accord avec toi, j’ai le même ressenti et l’envie d’y retourner très bientôt. N’hésite pas à me faire signe pour une lecture commune !
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Merci pour ton commentaire. J’ai découvert cet auteur un peu par hasard pour suivre la lecture commune (et disons-le clairement, sans enthousiasme à cette idée). J’ai refermé le livre avec le sentiment d’avoir rencontré là une plume vraiment originale, puissante malgré cette simplicité apparente. Par conséquent, n’hésite pas !
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J’ai lu Sept ans et Archives des sentiments, et, si j’ai préféré le premier, je relirai sans doute l’auteur à l’occasion. Tu notes bien ce qui est plaisant chez lui, son attention à l’être humain…
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Oui, cela a été une vraie découverte pour moi. Je vais aller lire tes chroniques pour approfondir ma connaissance de son oeuvre. J’ai entendu parler en bien de « Agnès » et « Verglas » également.
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Ce parcours de femme pourrait être une bonne entrée dans l’oeuvre de Peter Stamm. J’aime l’idée qu’il s’attache aux destins ordinaires.
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Merci pour ton commentaire, Sacha. N’ayant lu que ce titre, je ne peux te dire si c’est la bonne entrée pour Stamm, et si cela reflète son oeuvre, mais cela m’a tout de suite donné envie de lire davantage d’ouvrages de cet auteur. Si tu as envie de franchir le pas, fais-moi signe, je n’aurais rien contre une lecture commune !
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C’est noté ! Il y a beaucoup de billets enthousiastes ces temps-ci à propos de Peter Stamm et le choix va être difficile. Je te tiendrai au courant quand j’aurais fait mon choix.
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Je n’ai pas lu cet auteur mais ce que vous en dites les uns et les autres me donne envie de faire sa connaissance.
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Cela me fait très plaisir et c’est pour moi une des grandes satisfactions de ce mois dédié à la littérature de langue allemande : découvrir de nouveaux auteurs, de nouveaux territoires. Ce roman fait partie des très belles découvertes.
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Je poursuivrais bien, comme tu le suggères, la découverte de cet auteur par une lecture commune. Plusieurs titres me tentent. Mais je te laisse choisir celui que tu préférerais découvrir.
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De belles feuilles allemandes en ce moment chez toi.
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j’ai noté l’auteur dans ma liste à lire mais je n’ai pas commencé mais entre ton avis et celui de Cléanthe je me dis qu’il est temps d’essayer
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