Tout d’abord on parle généralement de morph pour le ciliatus car comme c’est un animal qui va « changer » de couleur de la naissance à l’âge adulte (c’est surtout une évolution plus qu’un changement), mais aussi suivant l’heure de la journée (fire down et fire up), on ne parle donc pas de phase ni de mutation mais bien de morph, encore que cela fasse pas mal débats.

Par contre tout le monde s’accorde sur le fire up et fire down, mais qu’est-ce que c’est ? Eh bien cela désigne la couleur du ciliatus en fonction de « l’heure ». Souvent ils sont plus pâles en journée (fire down), et lorsque la nuit tombe, leurs couleurs deviennent beaucoup plus vives et l’animal se montre sous ses plus belles couleurs (fire up). Chez certains individus, ou suivant leur santé ou leur stress, ils peuvent se montrer plus facilement en fire up durant la journée, on notera aussi que l’humidité a tendance à révéler leurs belles couleurs.

On notera également deux distinctions, il y a la couleur de fond du ciliatus  (la couleur dominante), et le pattern qui désigne les motifs que l’animal va avoir en plus sur le corps.

Les couleurs

Les couleurs que l’on rencontre chez cette espèce sont assez étendues. On peut avoir du jaune, orange ou tangerine, rouge, vert, chocolat ou buckskin, noir, gris, lavender (ton tirant très légèrement sur le gris violet), crème, phantom (couleur  pâle de jour comme de nuit) et cela dans des tons différents selon les individus. On entend parfois parler de moonglow ou de ciliatus blanc/crème ; cela reste délicat car il n’est pas certain que ce soit vraiment une morph. Certaines morphs, comme les red, sont souvent extrêmement pâles en fire down et peuvent donner l’illusion d’un animal blanc, tout comme un ciliatus en mue. Cela dit des individus de plus en plus crème sont sélectionnés, et il est raisonnable de penser que tôt ou tard des spécimens blancs pourront vraiment exister.

Patterns et motifs

Le patternless : d’une seule couleur.

 

(Ici si on ne prend pas en compte les points noirs (dalmatien) on voit une couleur unie rouge sur l’animal).

Le bicolore : une couleur sur le corps et la crête d’une autre, généralement les deux couleurs sont assez proches avec juste une différence plus ou moins légère de tons.

Ici il faut faire abstraction du portholes (tâches blanches sur les flancs)

Le Dalmatien

Le pattern dalmatien désigne les points sur le corps du gecko généralement noirs, mais qui peuvent aussi être rouges/verts/blancs s’il y a entre 0-25 on dit dal spotting, 25 à 100 on dit dalmatien et plus de 100 c’est super dalmatien.

Il y a d’autres appelations pour le dalmatien telle que :

Ink spot ( tâche d’encre) qui est utilisé quand le gecko à de très gros spot comme celui de la 3ème photo.

Cluster qui est dit lorsqu’il y a un amas de point au même endroit qui forme une sorte de tâche (comme sur la dernière photo)

dal spotting -de 25 points
dalmatien entre 25 et 100 points
superdalmatien + de 100 points
cluster

Le complexe de l'harlequin

Le fire/harlequin/extrem harlequin :

fire : aussi appelé flame contraste sur la crête et pas ou très peu de motifs sur les cuisses

harlequin : dessins ressemblant à des flammes sur les flancs du ciliatus et sur les cuisses

extrême harlequin : c’est la même chose mais en beaucoup plus développé, il y aura les flammes qui remontent jusqu’à la crête et beaucoup de marquages sur les cuisses.

yellow fire
cream fire (dal spotting)
dark fire/harlequin ici on est à la limite entre les 2
dark harlequin
red harlequin
dark extrême harlequin
extrême harlequin (tricolor)

Le creamsicle :  est une forme d’harlequin mais dans les tons « jaune orangé » en couleur de fond avec les flammes et la crête crème voire blanc

Halloween : le halloween est un harlequin de couleur foncée, noire ou brun en couleur de fond avec un marquage harlequin rouge/orange, il ne doit pas y avoir de blanc hors-mis sur la queue.

Neba serait encore une fois un de mes geckos qui s’approcherait le plus de ce pattern, mais elle a quand même quelques touches de blanc qui du coup dérange pour l’appeler Halloween

Blond Harlequin : c’est un harlequin qui a généralement une base foncée et le motif harlequin est très clair, blond/crême ce qui donne une impression visuelle bicolore même s’il ne s’agit pas du même pattern.

Le tricolore : c’est un harlequin qui comme son nom l’indique affiche trois couleurs. Il y a la couleur de fond généralement noir/brun ou rouge et les motifs harlequin qui eux doivent montrer une autre couleur ainsi que du blanc. Le blanc et l’autre couleur doivent être de même proportion.

ici on voit un tricolor le blanc et le orange sont en proportion assez équivalente
ici il y a bien 3 couleurs (noir, blanc et crême) mais il n'y a pas assez de blanc par rapport au crême pour en faire un tricolore

Le tiger et brindle : il y a des sortes de zébrures sur les flancs et la crête de l’animal, pour le brindle ce sera plus léger que le tiger et pour ce dernier les zébrures devront passer d’un flanc à un autre en passant par la crête en formant un trait continu.

brindle

Neba est la femelle qui se rapproche le plus de ce pattern même si elle est de fait « extrême harlequin ». Mais on peut voir sur ses flancs des zébrures qui partent d’un flanc et traversent sa dorsale et redescendent sur le flanc de l’autre côté ce qui est le trait du Tiger. Les tiger ont généralement des zébrures plus larges que les brindle qui eux sont des traits fins et brisés

Le complexe du Pinstripe

Le pinstripe : quand les « piquants » qui sont sur les 2 côtés de la crête forment une ligne continue entre la base de la queue et la tête dans ce cas on parle de full pinstripe. Si la ligne est interrompue ce sera un partial pinstripe si la ligne est beaucoup interrompue (moins de 50% de la crête) on parlera alors de dashed. Il y a aussi le reverse pinstripe qui lui est une ligne (souvent plus foncée que la couleur de fond de l’animal), qui doit se trouver juste en dessous de la crête.

partial pinstripe
full pinstripe

Super stripe : ce trait désigne un full pinstripe avec les lignes de crêtes très larges par rapport à un full pinstripe classique

(Ici c’est un lilly white (je parle en dessous de cette morph) donc ce n’est pas exactement un super stripe mais visuellement il explique ce trait, le but étant que les traits qui forment le pinstripe soient le plus large possible et que les motifs sur la crête soient les moins marqués possible.

Le solid back : qui est la forme encore plus poussée du super stripe, ici la dorsale est entièrement blanche sans aucun motif sur toute la
crête du dos

(sur l’image au-dessus il faudrait que le trait au centre de la crête ne soit pas là et que la crête soit du coup entièrement blanche)

Lateral stripe ou quadstripe et white wall :  un trait blanc sur les flancs qui s’étend entre les pattes avant et arrières, et dans le cas du white wall le trait est beaucoup plus large (du bas ventre jusqu’au milieu des flancs), il forme une bande large sur les flancs.

quadstripe
white wall

Phantom pinstripe : ici ce trait désigne une crête bien visible car dessinée dans une autre teinte que le corps, mais sans avoir les bandes blanches qui la bordent caractéristique du pinstripe. En général il y un petit trait blanc sur la crête à la base de la queue, mais il ne doit pas remonter trop haut.

crédit photo : Geckflo

Drippy : le drippy est une morph assez récente qui désigne le fait que la couleur de la crête dorsale déborde sur les flancs comme si la couleur coulait de la crête (d’où le nom drippy = dégoulinant).

Lilly white

Le Lilly white (abrégé LW) est une morph particulière car c’est une des rares dont on a pu prouver que le trait génétique est dominant/co dominant.

Le gêne a été découvert chez l’éleveur Lillyexotics (d’où le nom) en 2010, ils ont eu une naissance d’un petit fort étrange puisqu’il montrait un type pinstripe tout en étant fortement blanc sur les flancs et la crête, ce genre de geckos n’avait jusqu’à ce moment là pas encore été vu. L’éleveur a donc gardé ce petit qui s’est avéré être un mâle, il l’a mis par la suite en reproduction avec 3 femelles normales. Sur tous les petits nés ils ont vu qu’environ 50% des petits montraient la même apparence que le papa, les autres montrant une apparence normale. Ce qui montre le côté dominant du gêne, si le gecko a le gêne LW alors il est forcément LW (contrairement à un gêne récessif qui lui peut être porté sans s’exprimer visuellement)  s’il ne le possède pas alors il est « normal ». La suite logique dans la compréhension du gêne a été de tester une reproduction d’un individu LW avec un autre individu LW pour voir s’il existait une super forme du gêne: ce qui a été le cas puisque de cet accouplement il y a eu des petits tout blancs avec des yeux bleus (donc des leucistiques). Comme dans beaucoup de cas ce genre de super forme n’est pas viable et les petits meurent dans l’œuf avant d’éclore ou meurent rapidement après la naissance.

Le gêne LW est très intéressant à travailler du fait de son côté dominant, il s’accorde à beaucoup d’autres pattern/morphs et donne des geckos visuellement très  marqués avec un nombre de possibilités énormes, on le rencontre de plus en plus dans les élevages du monde entier et leur aspect est vraiment très reconnaissable. 

Marquages visuels et secondaire

Le portholes : point blanc sur les flancs, généralement 3, mais de la sélection a été faite sur ce trait et les points sont de plus en plus gros et il y en a de plus en plus.

portholes basique
portholes travaillé Credit photo: Geckflo

 

White fringe : ligne blanche qui se situe à l’arrière des cuisses du ciliatus.

White knee ou kneecaps : désigne une tâche blanche sur les genoux de l’animal.

Le blushing ou blush : quand la gorge du ciliatus prend une teinte rouge/orange, cela peut s’étendre un peu sous le ventre

Il y a aussi le crowned, qui lui n’a rien à voir avec la couleur ou les motifs, mais qui va toucher l’anatomie du ciliatus puisqu’à force de sélections avec des individus, ayant une crête sur la tête plus large que les autres, on a réussi à voir apparaître des ciliatus avec une crête vraiment très développée qui peut même retomber légèrement, tant elle est « lourde ».

Dans le même registre on trouve le Horned qui désigne un spécimen ayant sur l’extrêmité de sa crête (sur la tête) deux pics de cils très développés et plus long que le reste des piquants qui constituent sa crête.