La start-up suisse Taurus lève 65 millions de dollars pour fluidifier les transactions d’actifs numériques

La jeune entreprise genevoise, qui vise à créer un pont entre le monde des cryptos et celui des acteurs institutionnels, envisage de s’installer à Paris cette année.

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La start-up suisse Taurus lève 65 millions de dollars pour fluidifier les transactions d’actifs numériques
De gauche à droite : Sébastien Dessimoz, Jean-Philippe Aumasson, Lamine Brahimi et Oren-Olivier Puder, les 4 cofondateurs de Taurus.

Taurus fait sauter les banques. Crédit Suisse, Deutsche Bank, Pictet Group, Arab Bank Switzerland : elles ont toutes participé à la levée de fonds de 65 millions de dollars (60 millions d’euros) de la start-up genevoise. "L’industrie est en pleine transformation et il est utile de s’entourer d’investisseurs stratégiques qui partagent notre vision et voient le potentiel de notre technologie à court mais aussi à long terme”, assure Sébastien Dessimoz, l’un de ses cofondateurs, en interview à L’Usine Digitale.

Installé sur les bords du Rhône, en plein coeur de la cité lémanique, Taurus propose aux banques et aux acteurs institutionnels une infrastructure pour gérer leurs actifs numériques, que cela soit des cryptomonnaies, des titres tokenisés (actions ou obligations enregistrées sur des registres distribués) ou des monnaies numériques. Sa spécificité ? Tout est intégré sur une seule et même plateforme. "On gère tous types d’actifs sur tout leur cycle de vie, de l’émission au transfert en passant par la conservation, sur une quinzaine de blockchain possibles", indique Sébastien Dessimoz.

Taurus va se servir de cet argent frais pour recruter des ingénieurs et faire passer ses effectifs d’une soixantaine à l’heure actuelle à une centaine d’ici la fin de l’année. Mais aussi pour s’étendre à l’international en ouvrant notamment un bureau de représentation commerciale à Paris, marché prioritaire selon l’entrepreneur valaisan du fait de sa réglementation claire sur la gestion des actifs numériques depuis la loi PACTE.

Institutionnaliser les actifs numériques

Ce tour de table considérable dans le contexte macroéconomique actuel, d’autant plus dans l’univers des crypto-actifs, vient donner raison à la conviction d’origine des fondateurs de cette entreprise créée en 2018. Pour eux, le monde des actifs numériques ne va pas remplacer celui de la finance traditionnelle, mais ils vont converger l’un vers l’autre. Encore faut-il, pour y arriver, outiller les acteurs financiers. Un pont entre ces deux univers rendu possible par Taurus.

Ce qui permet, par exemple lors d’une levée de capital, d’émettre des jetons tokenisés d’une entreprise sur une blockchain et de les distribuer directement aux actionnaires qui les reçoivent sur un portefeuille privé. Ils peuvent garder ce dernier soit sur leur téléphone soit, s’ils préfèrent un cadre rassurant réglementé, auprès de leur banque équipée de l’outil de Taurus.

De ce point de vue, l’affaire FTX, du nom de cette place de marché de cryptomonnaies qui s’est effondrée en novembre 2022, aurait plutôt joué en faveur de Taurus, d’après Lamine Brahimi, l’un de ses autres cofondateurs. "Le marché est en train de se nettoyer, ce qui profite aux acteurs solides et réglementés, notamment des banques", explique-t-il dans le média financier suisse allnews.

Pour l’heure, la start-up genevoise tire plus des trois quart de ses revenus de son logiciel, en service chez 25 clients établis sur trois continents. En France, elle équipe par exemple la filiale du Crédit Agricole Caceis ou la banque familiale Delubac & Cie. Le quart restant vient d’une autre activité : Taurus opère depuis 2021 une des premières places de marché réglementées (par le régulateur suisse FINMA) pour des actifs tokenisés, TDX (pour Taurus Digital eXchange).

L’idée n’est pas de supplanter les Bourses, dont les titres s’échangent déjà de manière électronique, mais plutôt de numériser l’immense marché des sociétés non cotées. "Aujourd’hui, l’échange de ce type d’actions se fait encore souvent sous format papier. Notre but, c’est de les rendre plus facilement transférables et gérables en numérisant le capital des entreprises", ambitionne Sébastien Dessimoz. En 2022, 15 opérations de ce type ont été effectuées sur cette sorte de e-commerce de titres d’entreprises privées.

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