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Pascal Couchepin s’adresse aux Français

"En Suisse, le désir d'Europe s'est affaibli", constate Pascal Couchepin. Keystone Archive

A la veille de sa visite de deux jours à Paris, le ministre suisse de l'économie Pascal Couchepin explique aux lecteurs du quotidien français Le Monde les espoirs et les réticences que suscite en Suisse l'idée de l'adhésion à l'Union européenne. Avec pragmatisme, et un certain sens de la pédagogie.

« S’il a été vif dans les années 90 (…), le débat est aujourd’hui plus paisible. Les partisans de l’adhésion immédiate se sont rendu compte qu’ils ne progressaient pas. D’une certaine manière, le désir d’Europe s’est affaibli au cours de ces derniers mois », écrit notamment Pascal Couchepin, dans une tribune libre d’une demi-page, publiée samedi par Le Monde.

Selon le conseiller fédéral, les Suisses sont grosso modo 30% à ne pas vouloir entendre parler d’adhésion, 30% à la vouloir tout de suite et 40% à la voir comme « un objectif souhaitable et probable, sous réserve de réponses positives à plusieurs questions importantes ». Ici, le ministre de l’économie explique en détail où sont les craintes et les réticences de la population.

Et le gouvernement ? Pascal Couchepin ne manque pas de rappeler que la demande d’adhésion de la Suisse a été déposée en 1992, mais gelée quelques mois plus tard, après le rejet de l’EEE. Malgré cela, le Conseil fédéral « maintient son objectif d’adhésion, mais le concrétisera après avoir tiré les premières expériences des accords sectoriels ».

Bilatérales, et plus encore

Autrement dit, testons d’abord les bilatérales, on verra ensuite. A ce sujet, Pascal Couchepin n’oubliera pas que la France fait justement partie des pays de l’Union qui n’ont pas encore ratifié les sept accords. Et les négociations pour la deuxième ronde – qui ont débuté à Bruxelles – s’annoncent nettement plus conflictuelles, avec des dossiers épineux, comme celui de la fraude douanière.

Attendu lundi et mardi à Paris, Pascal Couchepin s’entretiendra avec son homologue Laurent Fabius, mais également avec Elisabeth Guigou, ministre de l’emploi et de la solidarité. Outre les bilatérales, les discussions porteront sur la monnaie unique, l’élargissement de l’Union et la réforme de ses institutions.

Partenaire privilégié

La dernière visite officielle d’un conseiller fédéral en France remonte à 1996. Jean-Pascal Delamuraz s’était alors rendu à Paris en qualité de ministre de l’économie et président de la Confédération. Dans le communiqué officiel annonçant ce nouveau voyage, on précise qu’un dialogue régulier avec le grand voisin de la Suisse s’avère désormais « indispensable ».

Au cours de ses deux jours à Paris, Pascal Couchepin rencontrera également la Communauté suisse des affaires, ainsi qu’un éventail de patrons des groupes industriels et financiers de l’Hexagone. La France est en effet le deuxième client et le troisième fournisseur de l’économie suisse.

Marc-André Miserez

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