Une grande partie des espèces domestiques actuelles (bovins, chèvres, moutons et cochons) ont été domestiquées il y a plusieurs milliers d’années au Proche-Orient. Il est cependant difficile de savoir combien d’animaux sont à l’origine des troupeaux qui paissent sur les pâturages de nos jours. Mais pas tout à fait impossible comme le démontre cette étude internationale, impliquant des chercheurs du CNRS et du Muséum d’Histoire Naturelle, publiée dans le journal Molecular Biology and Evolution.
Les scientifiques ont analysé de petites variations de la séquence génétique observées dans les quelques 22 000 gènes de bovins fossiles exhumés en Iran et particulièrement bien conservés. « Obtenir des séquences d’ADN de qualité à partir de restes archéologiques trouvés dans des régions froides est relativement facile. C’est pourquoi la première espèce éteinte dont on a pu « lire » l’ADN fut le mammouth. Il est en revanche beaucoup plus difficile de trouver de l’ADN ancien dans les régions chaudes, car la température est l’un des principaux facteurs de dégradation de l’ADN » souligne Ruth Bollongino, qui a dirigé l’étude.
Le décryptage de ces variations réalisé par informatique indique qu’elles ne peuvent résulter que d’un petit nombre initial de vaches, aux alentours de 80, domestiquées à partir de leur ancêtre sauvage, l’auroch. Un petit nombre mais qui semble cohérent avec «l’aire géographique assez réduite pour laquelle l’archéologie a mis en évidence des indices de domestication des bovins, comprise entre les hautes vallées de l’Euphrate et du Tigre », explique Jean-Denis Vigne, chercheur au CNRS.
Sciences et Avenir.fr
04/04/2012