Suite aux résultats inédits du premier tour de la présidentielle française de ce dimanche, Bertrand Henne recevait ce lundi le célèbre journaliste français Robert Namias dans Matin Première ainsi que le chercheur belge François Gemenne, professeur à Sciences Po Paris et soutien du candidat Benoît Hamon lors de cette élection.
Quelque-chose de radicalement nouveau
Robert Namias estime que si le résultat de ce premier tour est "très surprenant par rapport à la situation d’il y a un an", lorsque l'on s'attendait encore à un 'match retour' des élections de 2012 -avec un affrontement Hollande/Sarkozy-, il était en revanche devenu "relativement prévisible depuis ces dernières semaines".
Cependant, si on a pu voir venir ce résultat au cours des derniers jours, il n'en reste pas moins qu'il s'agit de "quelque-chose de tout à fait exceptionnel. Pour la première fois, on a vu un jeune homme de moins de 40 ans qui vraisemblablement sera président de la république française".
Cette victoire d'Emmanuel Macron "c’est quelque-chose de radicalement nouveau qui va beaucoup changer les choses et vraisemblablement générer une recomposition complète de la vie politique. On voit bien qu’on a assisté non pas aux obsèques mais à la mort certaine d’une part, à gauche, du PS et, à droite, du parti gaulliste de 1958 qui a changé déjà plusieurs fois de nom et a tenté de se renouveler à plusieurs reprises mais qui, hier soir, est mort et va devoir se restructurer, se recomposer complètement" après la défaite de François Fillon, premier candidat de la droite à ne pas atteindre le second tour d'une élection présidentielle française.
De nouvelles oppositions qui vont se structurer
Plus rien ne sera dès lors comme avant, "parce qu’il y a des nouvelles forces politiques en présence, il y a déjà de nouvelles oppositions qui vont se structurer, vraisemblablement une opposition droite/extrême-droite très forte. Dans l’hypothèse où Marine Le Pen ne serait pas élue, elle va constituer un pôle d'opposition et va chercher à le conforter en attirant à elle une partie de la droite actuelle. Et à gauche, où le PS, a quasiment disparu avant de renaître pour constituer une nouvelle force politique, c’est la force de Jean-Luc Mélenchon qui va occuper l’essentiel de l’opposition".
"Vous aurez deux pôles qui seront différents de ce que l’on a connu à présent avec un bloc au centre face à deux pôles à l’extrême droite et la gauche radicale", analyse l'ex-directeur des rédactions du groupe Nice-Matin.