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«Un vrai scandale»: à Madagascar, les habitants de Tamatave manifestent après une énième coupure d'électricité

Les habitants de Tamatave sont plongés dans le noir. Pendant plus de 24 heures, cette cité côtière de l'est, deuxième ville et capitale économique de Madagascar, a été complètement privée d'électricité. Les tensions sur le réseau de distribution de la Jirama, compagnie nationale d'électricité, sont habituelles. Mais face à ces heures de coupure ininterrompue, certains usagers n'ont pas pu contenir leur colère et sont descendus dans la rue ce jeudi.

Vue aérienne du port de Tamatave, dans l'est de Madagascar (photo d'illustration).
Vue aérienne du port de Tamatave, dans l'est de Madagascar (photo d'illustration). Wikimedia Commons / JialiangGao
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Avec notre correspondante à Antananarivo, Pauline Le Troquier

Il est 21 heures, ce jeudi soir, quand des groupes de manifestants – plusieurs centaines, selon les témoignages recueillis – commencent à brûler des pneus dans plusieurs quartiers populaires de la ville. Honja est habitant de l'un d'entre eux, le quartier d'Ambolmadinika. « Les gendarmes ont jeté des lacrymogènes pour faire fuir les gens car les manifestants jetaient des cailloux et des [morceaux de] bois partout », dit-il.

« Vers 22 heures, poursuit Honja, le courant est revenu, comme par hasard, peut-être par peur que les gens manifestent encore ou même arrivent à mettre le feu à la Jirama »

Selon une source de la gendarmerie de Tamatave, quatre personnes ont été interpellées pour jets de pierre contre les forces de l'ordre. Le site de la Jirama a pour sa part été sécurisé par crainte d'autres débordements.

Roland Ratsiraka, député d'opposition de la ville, dénonce de son côté un problème de mauvaise gouvernance au sein de la société d'État, régulièrement traversée par des affaires de corruption. « C'est un vrai scandale, comme rarement on a connu, accuse-t-il. Depuis des années, je dénonce la gabegie qu'il y a au sein de la Jirama. On sait que quelques voleurs sont mis en prison, mais les plus gros bonnets sont intouchables, alors qu'on parle là de plusieurs millions de dollars de détournements ».

La Jirama a présenté ses excuses aux usagers affectés et a attribué cette interruption à un « retard d'approvisionnement en carburant ». Si l'électricité a été rétablie à Tamatave jeudi dans la soirée, plusieurs sources ont fait état de coupures de courant intermittentes dans la journée du vendredi 15 mars.

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