Le coin du jardinier Les fruits du physalis

« J’ai depuis plusieurs années des physalis au jardin. Je les cueille toujours à cette période pour les consommer jusqu’aux fêtes. Mais là, ils sont encore vraiment verts ; si je les cueille, vont-ils mûrir à l’intérieur ? » A. M., Sailly-Achâtel
Le Républicain Lorrain - 10 déc. 2013 à 05:00 - Temps de lecture :
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Physalis.  Photo Shutterstock
Physalis. Photo Shutterstock

Des physalis au jardin depuis plusieurs années, mais lesquels ?

• S’agit-il de physalis peruvianus ou peruviana que l’on appelle coqueret du Pérou et qui décore souvent les pâtisseries et desserts ? Le calice formé de feuilles soudées renfermant la baie jaune est de couleur jaune paille sèche.

Originaire d’Amérique du sud, il est cultivé chez nous comme plante annuelle et doit être ressemé chaque printemps.

• S’agit-il de physalis alkékenge ou de physalis francheti qu’on appelle Alkékenge ou Amour en cage ?

Leurs calices renferment une baie orange et prennent en fin d’été une couleur franchement orangée. Ils servent le plus souvent de décoration florale. Ils sont originaires d’Europe et d’Asie et sont vivaces dans nos jardins et parfois même envahissants.

Les baies de ces plantes, dégagées de leur enveloppe en forme de cage, sont comestibles crues, cuites ou séchées, lorsqu’elles sont mûres, c’est-à-dire colorées en jaune ou orangé.

Ces plantes font partie de la famille des Solanacées comme la tomate ou la pomme de terre. Toutefois, il faut éviter de consommer les baies de physalis avant maturité, c’est-à-dire de couleur verte.

En effet, les baies vertes, contiennent de la solanine, un glycoalcaloïde toxique s’il est ingéré en grande quantité.

C’est surtout l’amertume quelles amènent lorsqu’elles sont vertes qui fait qu’on ne les consomme pas en l’état. Elles pourraient produire une intoxication légère dont les effets gastro-intestinaux se manifesteraient par des vomissements et une diarrhée.

Laisser mûrir

Comme la tomate, c’est un fruit qui nécessite, pour mûrir, un temps assez long de culture dans des conditions chaudes.

Si toutefois, en fin de saison, lors de la cueillette, l’on se rend compte que certaines baies ne sont pas parvenues à coloration mature, rien n’est perdu.

Les fruits du physalis sont dits « climatériques », c’est-à-dire qu’ils poursuivent leur maturation après cueillette. Ils se conservent assez longtemps même jusqu’à dessiccation.

En mûrissant, ces fruits dégagent de l’éthylène qui accélère le processus de maturation. L’éthylène est un gaz volatile. Il agit comme une phytohormone qui déclenche ou accélère le processus de maturation des fruits.

C’est pourquoi, le rapprochement de fruits « non mûrs » et de fruits parvenus à maturité est une bonne formule.

Pour accentuer l’effet, il vaut mieux rapprocher les fruits en vase clos, sous cloche ou en sachet étanche à l’air.

En ce qui concerne plus particulièrement les physalis, il convient de conserver le calice autour des baies pour laisser assez d’espace entre les fruits. Cela évitera un contact rapproché qui pourrait induire des pourrissements.

• Cette réponse a été préparée en collaboration avec la Société d’Horticulture de la Moselle.