Humains et animaux selon Jack London et Claude Lévi-Strauss
Souvent, les idées trop en avance sur leur temps ne sont pas entendues par les contemporains
Souvent, les idées trop en avance sur leur temps ne sont pas audibles par les contemporains. Celui ou celle qui les dit peut à la rigueur être écouté mais rarement entendu. Comme si l’auditoire ne disposait pas du décodeur nécessaire. On peut prendre la mesure de ce genre de décalage en découvrant le recueil d’articles que le jeune Claude Lévi-Strauss a écrit à New York dans les années 1940 et qui sont réunis aujourd’hui sous le titre Anthropologie structurale zéro, au Seuil.
Vincent Debaene, professeur à l’Université de Genève, s’est chargé de l’édition des textes (lire l’interview en page 35). Il pointe combien, aujourd’hui, tout lecteur de Claude Lévi-Strauss est frappé par l’aspect précurseur des idées de l’anthropologue. Son livre phare, Tristes tropiques, paru en 1955, apparaît maintenant comme un «plaidoyer écologiste avant l’heure» ce qui n’était pas le cas cinquante ans en arrière.