Le muscadet. Une affaire de famille

Là où il y a de la voile, il y a de la passion. Le muscadet de Jean-Éric Regnault en est la preuve. Rencontre avec le benjamin d'une famille qui a entrepris de retaper le petit quillard de ses parents, un peu comme une plongée au coeur de l'histoire de leur famille.

Il y en a qui retapent des maisons de famille, Jean-Éric, sa belle-soeur Mélanie, et son neveu, Mathéo, retapent leur bateau de famille. « C'est un bateau important pour nous. »
Il y en a qui retapent des maisons de famille, Jean-Éric, sa belle-soeur Mélanie, et son neveu, Mathéo, retapent leur bateau de famille. « C'est un bateau important pour nous. »
Les deux couettes raidies par la poussière, Mélanie émerge de la coque de 6,40 m de son Muscadet 334, dans un nuage de particules. Elle tousse en enlevant le masque censé la protéger dans son travail de ponçage. Ralliée par Jean-Éric, l'un des propriétaires de ce muscadet de famille qui a toute une histoire, Mélanie avoue ne rien connaître à la voile. Un aveu qui fait sourire son pilote sur ce chantier de Saint-Méloir-des-Ondes, Jean-Éric. Le jeune homme explique : « On a fait le roof et la coque est ok. Là, on ponce à gros-grain dans le bateau pour le faire beau. On est là pour l'après-midi de ce week-end. Encore deux jours de boulot, et on repart à Nantes (44). »

« Six ans qu'on le retape »


Ce jeune infirmier évoque l'histoire de ce bateau de famille : « Il appartenait d'abord à mes parents. Ça fait six ans qu'on le retape sur ce chantier de la ferme aux muscadets. En échange d'un petit loyer pour l'hivernage, on est libre de venir quand on peut. On se partage les frais. Il y a plus de 60 muscadets dans les différents hangars de cette ferme. À force on se rencontre, on s'échange les techniques, les conseils, les outils aussi. L'idée c'est de terminer nous-mêmes l'intérieur et de passer le relais à des professionnels pour faire les extérieurs, le pont et l'accastillage ». Les professionnels du métier se croisent sur cette ferme aux muscadets qui a vocation de chantier participatif et de lieu de rencontres, conviviales autant que techniques entre amateurs et professionnels. « On a déjà trouvé un charpentier et un peintre », argumente Jean-Éric Regnault.

Leurs premiers pas sur le pont du muscadet


Infirmier de profession, ce trentenaire peine à trouver « le temps de venir, et d'avancer le travail ». Un problème que connaissent aussi ses deux frères et sa soeur, aux professions et emplois du temps différents. Pas question de lâcher l'affaire pour autant. « Ce bateau, c'est une histoire de famille », explique Jean-Éric. « Mes parents sont sortis en mer avec lui le jour de leur mariage à la pointe du Raz. Mon père était de Morgat. Longtemps le voile de mariée de ma mère est resté dans la cabine ». Joli voile s'ajoutant à celles qui permettent au jeune couple de naviguer. D'abord seul, puis entouré d'une famille grandissante. « J'étais petit quand mon père a disparu, raconte Jean-Éric, mais mes frères et soeurs ont fait leurs premiers pas sur le pont de ce muscadet. Il s'appelle le Beg Du. C'était le surnom de mon père quand il était jeune, ça veut dire tête noire, en breton », rajoute le jeune infirmier. « C'est un bateau important pour nous », dit-il. La mise à l'eau est prévue dans deux ans.

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