Le Quotidien de l'Art

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Un bleu qui vaut de l'or

Un bleu qui vaut de l'or

Découvert en 2009 par des chercheurs de l'Oregon State University, dirigés par le chimiste Mas Subramanian, le bleu profond, plus vif que le cobalt ou le bleu de Prusse, YInMn Blue, peut désormais être acheté en petits tubes de peinture, à près de 150 €. Son nom provient de ses composants chimiques : oxydes d'yttrium, d'indium et de manganèse. Un pigment bleu proposé à la vente, c'est une première depuis deux cents ans – le précédent étant le cobalt, découvert en 1802 et produit pour la première fois en France en 1807. Le bleu Klein, lui, n'est pas un nouveau pigment mais une association par l'artiste Yves Klein d'un bleu outremer synthétique à un liant choisi avec l'aide du marchand de couleurs Édouard Adam. Il aura fallu attendre onze ans à la suite de la découverte du pigment YInMn pour que l'Agence américaine de protection de l'environnement approuve sa mise sur le marché. L'autorisation pour les revêtements industriels et les plastiques nécessitant des tests moins contraignants, il a pu être utilisé dans ces conditions dès septembre 2017. Si le monde de l'art le recherche pour sa couleur unique, les entreprises industrielles, elles, y recourent pour ses qualités environnementales. Ce pigment réfléchit en effet la plupart des rayons infrarouges, ce qui induit que les extérieurs des bâtiments qu'il recouvre refroidissent. Mais son coût peut en dissuader plus d'un et sa version en poudre sèche n'a pas encore été approuvée pour la consommation publique.

Article issu de l'édition N°2098