Chasse à la girafe noire : une Américaine accablée sur les réseaux sociaux

Il y a un an, la chasseuse Tess Thompson Talley publiait les clichés d’une girafe noire qu’elle venait d’abattre en Afrique du Sud. Les photos suscitent désormais une vive polémique sur Internet.

 La chasseuse américaine pose devant son trophée de chasse : le cadavre d’une girafe noire.
La chasseuse américaine pose devant son trophée de chasse : le cadavre d’une girafe noire. Capture d’écran Facebook Tess Thompson Talley

    « Une Américaine abat en Afrique une girafe noire très rare. Son nom est Tess Thompson Talley. Partagez, s'il vous plaît ». Le 16 juin dernier, le compte Twitter AfricaDigest a tiré la sonnette d'alarme en dénonçant les pratiques de braconnage « stupides » de l'Américaine Tess Thompson Talley.

    Au-dessus d'une légende accablante, AfricaDigest publie la photo de la jeune femme de 37 ans, arme à la main, devant son nouveau trophée de chasse : le cadavre d'une girafe noire, espèce rare en Afrique du Sud.

    Rapidement, le tweet crée un tollé sur le réseau social. Pourtant, la photo n'est pas récente. C'est en 2017 que Tess Thompson Talley l'a publiée pour la première fois sur ses comptes Facebook et Instagram. En légende du cliché, la jeune femme décrivait alors : « Mon rêve de chasse s'est réalisé aujourd'hui, j'ai traqué une girafe de 18 ans pesant 900 kg. J'ai pu en obtenir 400 kg de viande ».

    Depuis un an, les internautes s'indignent et une vague de haine s'abat sur Tess Thompson Talley. Mais la polémique prend de l'ampleur depuis le récent post d'AfricaDigest. En à peine deux semaines, le tweet fait le tour du monde et cumule plus de 40 000 retweets et 23 000 likes. Découragée, l'Américaine se fait discrète sur les réseaux sociaux : elle passe son compte Facebook en privé et supprime ses photos d'Instagram.

    Sur le web, de nombreux messages incitent à « chasser » Tess Thompson Talley.

    (Traduction : « #TessThompsonTalley tu es une meurtrière et une horrible personne… Honte à toi… Une « personne » sans cœur ni cerveau »)

    En France, l'humoriste Rémi Gaillard, attentif au sort des animaux, s'est exprimé vendredi 29 juin : « La forme la plus élevée de la vie n'est sûrement pas l'homme ».

    Ce lundi, la jeune femme est finalement sortie de son mutisme et a tenté de se justifier dans un mail publié par le site d'information américain Fox News : « La girafe que j'ai chassée était une sous-espèce sud-africaine de girafe. Le nombre de ces sous-espèces augmente en partie grâce aux chasseurs et aux efforts de conservation qui sont en grande partie financés par la chasse au gros gibier. Cette race n'est pas une race rare. Les girafes deviennent juste plus sombres avec l'âge. »

    En mars, les États-Unis ont autorisé l'importation au cas par cas de certains trophées de gros gibier d'Afrique, inversant ainsi l'interdiction entreprise par Barack Obama durant son mandat. En Afrique du Sud, la chasse au trophée est encore légale comme en Namibie, en Zambie ou encore au Zimbabwe.

    Il existe quatre espèces de girafes sur Terre