Pluton, planète ou non ? 15 ans après, un débat très «politique» qui agite encore les astronomes

Rétrogradé depuis 2006 au rang de « planète naine », l’astre n’en finit pas de diviser les experts. Aux Etats-Unis, pays à l’origine de sa découverte, un nouveau rapport plaide pour sa réhabilitation.

Pluton, planète naine à l'origine d'une géante controverse, ici immortalisée par la sonde New Horizons. AFP PHOTO/NASA/JHUAPL/SWRI
Pluton, planète naine à l'origine d'une géante controverse, ici immortalisée par la sonde New Horizons. AFP PHOTO/NASA/JHUAPL/SWRI

    Nombreux sont ceux qui ont appris à l’école que neuf planètes gravitent autour du Soleil. Jusqu’à une date récente, la litanie à réciter par cœur, dans l’ordre, débutait par Mercure et s’achevait par Pluton. Mais c’était avant que cette dernière soit déchue. La découverte en 2005 d’un corps céleste plus imposant, Eris, a en effet fait voler en éclat la fameuse liste ânonnée dans les salles de cours. Contrainte dans l’urgence de définir ce qu’est une planète, pour savoir comment qualifier et nommer Eris, l’Union astronomique internationale (UAI) a préféré créer l’année suivante une nouvelle catégorie, les planètes naines, dans laquelle Pluton a été rétrogradée… La décision avait provoqué un tollé.

    Plus de quinze ans après, l’affaire n’est toujours pas digérée par certains experts. Dans une étude publiée récemment par la revue scientifique Icarus, de grands noms de la planétologie analysent l’évolution de la notion de planète à travers le temps. Après cinq ans de travail sur le sujet, ils en concluent que la définition actuelle est trop restrictive. Pire encore, elle serait fondée sur des croyances populaires comme l’astrologie plutôt que sur la science.