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Martine, star de la littérature jeunesse et du recyclage

Les éditions Casterman viennent de publier « Martine au château de Versailles ». Ce deuxième album depuis la mort du créateur a encore été conçu sans nouveaux dessins.

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Publié le 19 mai 2022 à 13h10, modifié le 20 mai 2022 à 17h25

Temps de Lecture 2 min.

Une résurrection grâce aux partenariats

Pendant de nombreuses années, Casterman a cherché comment faire revivre Martine. Le déclic s’est produit lorsque Le Bon marché a proposé une collaboration commerciale, en 2020, lors d’un événement mettant à l’honneur les dessinateurs belges. Casterman fait alors paraître une édition spéciale de Martine fait ses courses, sorti en 1964. Quelques modifications sont apportées et Le Bon marché est ajouté à l’histoire. Le succès est au rendez-vous : le magasin réussit à vendre tous les albums.

Un an plus tard, c’est au tour du Musée du Louvre de réclamer son propre album. Cette fois-ci, il s’agit d’une complète nouveauté. Quant à Versailles, « c’était à notre initiative, c’était un univers idéal pour Martine », explique Céline Charvet, directrice éditoriale jeunesse chez Casterman. Les institutions partenaires des deux derniers albums ont contribué au contenu, notamment photographique, et touchent, à chaque vente dans les librairies, un petit pourcentage. Pour la suite, la maison d’édition Casterman regorge d’idées. Elle compte sortir un volume chaque année au mois de mai. Le prochain sera consacré à la Bretagne.

Une récupération fructueuse

Dans le dernier épisode, sur Versailles, comme dans celui sur le Louvre, aucun nouveau dessin n’a été créé : chaque illustration de personnages et d’accessoires provient de la banque d’images constituée à partir des anciens albums. Il était en effet hors de question pour la famille du défunt Marcel Marlier, les ayants droit de l’œuvre, que d’autres dessinateurs prennent le relais (comme c’est le cas, par exemple, pour Astérix et Obélix). Dans l’édition sur le château de Versailles, la plupart des dessins ont été repris, avec l’accord de la famille, de l’album Martine se déguise. Ils sont ensuite détourés pour être intégrés, selon le bon angle et à la bonne échelle, dans des photographies des lieux, en partie réalisées pour le projet. Une technique singulière que Casterman avait déjà utilisée pour l’album sur le Louvre.

Un succès qui ne mollit pas

Depuis sa naissance, en 1954, grâce aux mots de Gilbert Delahaye et au coup de crayon réaliste de Marcel Marlier, 110 millions d’exemplaires de Martine ont été vendus en France. L’aventure a été arrêtée avec la mort de son dessinateur belge, en 2011. Jusqu’en 2020, il n’y a pas eu de nouveautés, mais, à partir de 2015, les anciens albums ont fait l’objet d’une réédition. Avec des modifications destinées à gommer les stéréotypes dans la représentation des filles et des garçons et une adaptation de la langue et de l’histoire à un public plus contemporain. « On a, par exemple, rebaptisé l’album Martine, petite Maman, en Martine garde son petit frère, explique Céline Charvet. On ne voulait pas qu’elle soit assignée au rôle de future mère en s’occupant de son cadet. C’était normal de faire cette réécriture d’albums qui datent des années 1960, pour assurer la pérennité du titre. » Chaque année, les anciens numéros se vendent environ à 400 000 exemplaires. Un chiffre qui peut monter jusqu’à 500 000 lors de nouvelles sorties, comme en 2021 avec Martine au Louvre.

Une source inépuisable de mèmes

Si Martine fait partie de l’imaginaire collectif, elle a trouvé une nouvelle jeunesse sur Internet et les réseaux sociaux sous forme de mèmes. Le concept des Martine est largement décliné de manière parodique. La plupart du temps, ce sont des mèmes farceurs qui reprennent la couverture, comme « Martine monte un meuble Ikea », « Martine en confinement » ou encore « Martine huissier de justice ». Parfois, les couvertures sont inspirées de celles d’origine mais parodiées avec des figures politiques. Certains sites proposaient aussi de générer des couvertures pour en créer de nouvelles.

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