Après Eric et Donald Jr., les fils de Donald Trump, posant aux côtés de cadavres d’éléphant, de léopard, de grand koudou ; après Walter Palmer, qui s’est fait un nom en abattant Cecil le lion, voici Tess Thompson Talley et la girafe.
Cette Américaine de 37 ans, habitant dans le Kentucky, a déclenché une tempête en postant sur Facebook une photographie d’elle posant à côté de la carcasse d’une girafe du Cap (Giraffa camelopardalis giraffa) – une sous-espèce de la Giraffa camelopardalis –, un mâle âgé de 18 ans qu’elle venait d’abattre lors d’un safari en Afrique du Sud, rapporte le Guardian.
Sur un post qu’elle a depuis effacé, Tess Thompson Talley, avait écrit :
« Mes prières pour une chasse de rêve au moins une fois dans ma vie ont été exaucées aujourd’hui ! J’ai repéré ce mâle girafe noir rare et je l’ai suivi pendant un moment. Elle avait plus de 18 ans, pesait 4 000 livres, et j’ai reçu 2 000 livres de viande dessus. Je n’ai jamais été aussi heureuse. »
Elle avait participé à ce safari en juin 2017. Mais la photo d’elle posant à côté de ce trophée a, depuis, cheminé sur les réseaux sociaux.
C’est notamment un post sur Twitter du site Africland Post qui a attiré l’attention sur Tess Thompson Talley, qualifiée d’« Américaine blanche sauvage, en partie néandertalienne, qui se rend en Afrique et abat une girafe noire très rare, grâce à la stupidité de l’Afrique du Sud ».
Une chasse amorale… mais légale
Des célébrités comme le musicien Moby l’ont qualifiée de « détraquée et sans âme », le journaliste John Simpson l’a traitée d’« idiote », le comédien Ricky Gervais a, pour sa part, tweeté : « Qu’est-ce qui mesure 16 pieds [4,8 mètres] et a une c… assise sur son cou ? »
Ces réactions ne sont pas sans rappeler le lynchage médiatique subi par Walter Palmer, qui avait abattu le lion Cecil au Zimbabwe, en 2015.
Le Guardian relève que la chasse à la girafe est autorisée en Afrique du Sud – ainsi qu’en Namibie, en Zambie et au Zimbabwe – dans le cadre d’accords avec les parcs animaliers, même s’il reste moins de 100 000 individus. Cette activité rapporte 2 milliards de dollars à l’Afrique du Sud.
Pour Tess Thompson Talley, la chasse est plus qu’un passe-temps, si l’on en juge par les photographies de ses trophées, postées sur Twitter.
Dans un mail à Fox News, Tess Thompson Talley s’est défendue : « La girafe que j’ai chassée est une girafe [du Cap]. En fait, les membres de cette sous-espèce sont en augmentation en raison, en partie, des chasseurs et des efforts de conservation payés en grande partie par la chasse au gros gibier. L’espèce n’est pas rare, si ce n’est qu’elle était très ancienne. Les girafes s’assombrissent avec l’âge. »
Elle ajoute que l’animal était trop âgé pour se reproduire et qu’il avait tué trois jeunes mâles, empêchant la population de croître.
Julian Fennessy, le cofondateur de la Giraffe Conservation Foundation, relève que la girafe sur la photo est bien une girafe du Cap, qui n’est pas en voie de disparition, Et de préciser : « Malgré les questions morales et éthiques que cela pose, la chasse légale n’est pas la cause du déclin des girafes. »
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