Un casting de témoins à la hauteur des prévenus et plaignants

  • Nicolas Sarkozy et Dominique Strauss-Kahn, le 9 juillet 2009 à L'Aquila. Nicolas Sarkozy et Dominique Strauss-Kahn, le 9 juillet 2009 à L'Aquila.
    Nicolas Sarkozy et Dominique Strauss-Kahn, le 9 juillet 2009 à L'Aquila. Michael Gottschalk DDP/AFP/Archives
Publié le , mis à jour
© 2009 AFP

Un ancien Premier ministre, des cadres du renseignement, un membre du Conseil constitutionnel, le président du CSA: le casting des témoins cités au procès Clearstream à partir du 21 septembre est à la hauteur de celui des plaignants et prévenus qui réunit figures politiques et médiatiques.

Les parties à ce procès pour "dénonciation calomnieuse" avaient jusqu'à vendredi minuit pour citer des témoins, soit dix jours avant le début des débats.

Dix-huit témoins sont cités par le parquet et certains des cinq prévenus et 41 parties civiles, parmi lesquelles figurent Nicolas Sarkozy, Dominique Strauss-Kahn, Brice Hortefeux, Jean-Pierre Chevènement, le journaliste Edwy Plenel et le magistrat Gilbert Flam, dont les noms apparaissaient sur des fichiers falsifiés communiqués à la justice en 2004.

Le parquet de Paris a cité deux figures du renseignement: le général Philippe Rondot, ancien Conseiller pour le renseignement et les opérations extérieures (Cros) au ministère de la Défense, chargé d'investigations pour vérifier la véracité des fichiers Clearstream, et l'ancien patron de la Direction de la surveillance du territoire (DST), Pierre Bousquet de Florian.

M. Rondot, dont les carnets ont été saisis au cours de l'enquête et ont abondamment alimenté procédure et chronique médiatique de l'affaire, est l'un des premiers à avoir douté de la fiabilité des listings censés émaner de la chambre de compensation luxembourgeoise Clearstream.

Autre figure incontournable de l'affaire, le juge d'instruction Renaud van Ruymbeke est cité à la fois par l'auditeur Florian Bourges, renvoyé dans ce procès, et Philippe Delmas, ancien vice-président d'Airbus, brièvement placé en garde à vue en 2004 sur la base des fichiers communiqués à la justice.

Le magistrat menait alors de délicates investigations sur de présumées rétro-commissions versées en marge d'un contrat de vente de frégates à Taïwan et avait été le destinataire des fichiers falsifiés.

Le journaliste Denis Robert, qui a enquêté sur Clearstream et est renvoyé en procès, a cité son ancien patron à Libération, Serge July, ainsi que le magistrat suisse Bernard Bertossa, signataire comme M. van Ruymbeke en 1996 de l'appel de Genève contre la corruption.

Présent lui aussi sur le banc des prévenus, l'ancien vice-président d'EADS, Jean-Louis Gergorin, demande l'audition de l'ancien directeur général de la Sécurité extérieure (DGSE), Jean-Claude Cousseran, ainsi que du diplomate Francis Gutmann et de l'ancien directeur du groupe d'armements BAE Systems, Mike Turner.

Le producteur Dominique Ambiel, dont le nom figurait sur les listings falsifiés, cite pour sa part l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, dont il était le conseiller à Matignon, et ses anciens anciens directeurs de cabinet, Pierre Steinmetz et Michel Boyon, respectivement devenus membre du Conseil constitutionnel et président du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA).

L'ancien directeur des Renseignements généraux, Yves Bertrand, et une ancienne collaboratrice, Brigitte Henri, sont cités par l'avocat Allain Guilloux.

La garde des Sceaux, Michèle Alliot-Marie, entendue à plusieurs reprises par les juges en qualité d'ancienne ministre de la Défense, n'est pas citée.

Selon une source judiciaire, la partie civile Nicolas Sarkozy et le prévenu Dominique de Villepin ont choisi de ne pas faire citer de témoin.

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