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Le Livre des morts : voyager vers l’au-delà dans l’Égypte antique

Afin d’accomplir leur voyage vers l’au-delà, les populations d’Égypte antique ont rédigé de nombreux textes funéraires aux formules rituelles, connus sous le nom de Livre des morts.
Hélène Virenque, égyptologue, École Pratique des Hautes Études (Paris)
Publié le 25/12/2022 à 15h01, mis à jour le 10/08/2023 à 14h48 • Lecture 6 min.
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Copie parfaite de l'ancien papyrus égyptien du Livre des Morts

Copie parfaite de l'ancien papyrus égyptien du Livre des Morts • ISTOCKPHOTO

« Rituel funéraire », « Bible des anciens Égyptiens » ou plus généralement « Livre des morts » : ces différentes expressions traduisent les difficultés qu’ont eues les spécialistes pour qualifier le recueil de textes funéraires le plus connu de la religion égyptienne. En réalité, il s’agissait d’un ensemble de « formules pour sortir au jour », à l’image de la perception qu’ils avaient de la mort : une seconde naissance. « Sortir au jour », c’est renaître, le corps préservé grâce à la momification ; c’est parvenir sain et sauf, grâce à ces formules, dans les champs d’Ialou, synonymes de félicité éternelle. Le plus souvent rédigées sur papyrus, ces formules (ou « chapitres »), très souvent accompagnées d’illustrations, permettent au défunt de conserver ses cinq sens, de continuer à boire et manger, d’adopter différentes formes et d’être préparé pour affronter les démons placés sur son chemin jusqu’à l’ultime étape de son périple : le tribunal d’Osiris.

Dès l’origine de la civilisation

L’utilisation du Livre des morts est attestée des environs de 1600 av. J.-C. jusqu’au Ier siècle de notre ère, mais ses racines remontent aux premiers temps de la civilisation égyptienne. Ainsi, les parois de plusieurs pyramides de l’Ancien Empire – en particulier celle du roi Ounas (Ve dynastie, environ 2300 av. J.-C.) – sont couvertes de centaines de formules évoquant la renaissance du souverain, qui devient à la fois Rê et Osiris dans l’au-delà. Ce corpus, nommé « textes des pyramides », mentionne déjà les obstacles que le défunt doit franchir et la nécessité d’être en accord avec Maât, personnification de la justice et de l’équilibre.

À partir de la première période intermédiaire (autour de 2150 av. J.-C.) et tout au long du Moyen Empire, ces formules – auxquelles on adjoint souvent un titre – sont écrites sur les parois des cercueils et ne sont plus réservées exclusivement au pharaon. Ces « textes des sarcophages » sont alors dest

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Hélène Virenque, égyptologue, École Pratique des Hautes Études (Paris)

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