Redécouvrir un légume oublié : le Topinambour

Pendant la deuxième guerre mondiale, les ressources en nourriture ont conduit les pouvoirs publics à installer un rationnement pour les produits comme le pain et les pommes de terre, qui étaient à cette époque les principaux aliments des français.
C’est là que la population s’est tournée vers d’autres légumes, peu gourmands en culture comme le topinambour et le rutabaga, en botanique respectivement Hélianthus tueborsus et Brassica napus subsp. Rapifera.

Un légume peu exigeant et facile à cultiver

Ce que l’on consomme dans cette plante est le tubercule, un renflement charnu et tendre du rhizome qui est en fait une tige souterraine permettant à la plante de se renouveler chaque année .
Cette plante importée d’Amérique du Nord, en 1603 par Samuel de Champlain porte un nom dérivé d’une tribu d’Amérique centrale, les Tupinabas appartenant au groupe ethnique, les Tupi.
La plante est du genre Helianthus, qui signifie Soleil en Grec, comme son cousin le tournesol, à qui elle ressemble, mais avec un feuillage et des fleurs plus petites.

Une culture simple

Les tubercules arrivent à maturité à la fin d’une floraison très décorative, au mois de septembre. Ces tubercules ne craignent pas le gel et peuvent rester en terre tout l’hiver.
On peut donc les arracher au fur et à mesure des besoins pour la consommation, mais attention, il ne se conservent pas à longtemps à l’air. Ils peuvent devenir toxique en se fanant. Pour éviter l’écueil du sol gelé et en avoir à disposition tout l’hiver on peut les mettre en silo.

Une plante peu exigeante

Dans un sol bien préparé, il suffit d’enterrer légèrement des petits tubercules, les plus gros étant destinés à la consommation, sur des lignes espacées de 40 à 50 cm en les espaçant de 40 cm.
Il faut leur choisir une exposition bien ensoleillée mais plutôt dans la partie nord du potager car ils poussent à plus de 2 mètres de haut et pourraient faire de l’ombre aux autres cultures.
Cette plante s’accommode de tous les types de sols même pauvres et secs mais pour récolter de beaux tubercules il est préférable de lui réserver un sol riche en matière organique et frais.

Une particularité de cette espèce : comme il arrive rarement qu’on arrache la totalité des tubercules, ce qui reste en terre repoussera le printemps suivant. Il n’y aura donc pas besoin de conserver ce que l’on nomme un peu improprement de la semence, comme on le fait pour les pomme de terre ou les échalotes. Il suffira de rapporter un peu de matière organique et éventuellement d’engrais, puis de supprimer ce qui pousse dans l’interligne pendant la saison.

Plusieurs usages pour cette plante

En légume,
Si cette plante a été quelque peu maudite après la guerre, c’est en raison des rationnements. Elle a le plus souvent été consommée cuite à l’eau sans assaisonnement, mais son goût assez subtil de fond d’artichaut, les anglais l'on baptisé artichaut de Jérusalem, en fait un met de choix quand il est correctement salé et assaisonné.
Le topinambour est souvent consommé cuit, en gratin avec de la crème ou en accompagnement de viande, mais il peut aussi se manger cru, râpé en salade.
Il faut se méfier car dès qu'il est coupé il brunit très rapidement à l’air, il faut immédiatement l’arroser de jus de citron ou de vinaigre afin de stopper toute oxydation.
Attention toutefois, il peut provoquer des flatulences chez des personnes sensibles.

En décoration,
En fin d’été cette plante se pare de belles fleurs jaunes à cœur noir , elle peut donc aussi être utilisée pour rehausser un massif de plantes vivaces et ses fleurs, comme beaucoup de plantes de la famille des astéracées, tiennent très bien en bouquetterie.

En fourrage,
Pour compléter le tableau, les tiges vertes et le feuillage peuvent faire du fourrage pour des animaux herbivores ou des poules.
De plus, les tiges sèches une fois broyées peuvent fournir une bonne litière ou un bon paillage.

Plusieurs variétés intéressantes

il existe plusieurs variétés de topinambour intéressantes pour le jardin.
L’espèce type peut produire de gros tubercules allongés mais assez biscornus, un peu difficiles à éplucher.
La variété ‘Fuseau’ plus facile à éplucher est un peu moins grosse mis plus lisse,
Le topinambour ‘Patate’ de couleur et de chair jaune,
Le ‘Rouge du limousin’ chez qui seule la peau est colorée,
Le topinambour ‘Violet de Rennes’ en forme de fuseau à peau violette et chair rosée.

Ces ennemis

A part l’oïdium qui abîme un peu le feuillage certains étés, cette espèce n’a pas d’ennemis connus dans nos régions, mais attention toutefois aux rongeurs qui pourraient se servir avant vous !

Le topinambour

Une plante très intéressante, à plusieurs usages, peu exigeante, qui pourrait être plus utilisée dans nos jardins.