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ESPACE

Pluton : la photo d’une planète naine hors du commun

La sonde New Horizons a atteint, mardi, la planète naine Pluton. L’homme n’était jamais allé aussi loin dans son exploration du système solaire. Une mission qui permet de redécouvrir un astre méconnu, mais à l’histoire hors du commun.

La sonde New Horizon a décollé en 2006 pour arriver à destination neuf ans plus tard.
La sonde New Horizon a décollé en 2006 pour arriver à destination neuf ans plus tard. Nasa
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L’histoire retiendra peut-être que l’humanité a été accueillie à 4,88 milliards de kilomètres de la terre par un cœur. C’est la forme qui, avec un peu d’imagination romantique, se dessine à la surface de Pluton sur la première photo envoyée par la sonde américaine New Horizons, mardi 14 juillet. La Nasa a même choisi de remplacer l’image de son profil Twitter par ce “cœur” qui illustre le succès d’une mission entamée il y a 9 ans et qui a permis d’emmener une sonde là où la technologie humaine n’était encore jamais allée.

Capture d'écran

Pluton était la dernière planète connue qui restait à explorer dans notre système solaire. “New Horizon” l’a fait à une vitesse de 49 000 km/h en passant à 12 472 km de cet astre. “C'est un grand jour pour l'exploration et pour le leadership américain", s’est réjoui le président américain Barack Obama.

Cette étape dans l’exploration spatiale ouvre aussi un nouveau chapitre dans l’histoire hors du commun de cet astre, Pluton, qui fascine la commmunauté scientifique. Illustration en quatre actes.

Pluton doit son nom à une enfant de 11 ans. Venetia Burney a 11 ans, le 14 mars 1930, lorsque son grand-père lui apprend qu’une nouvelle planète vient d’être découverte. L'astre, qui n'est pas encore baptisé, est appelé “planète X”.

En 2006, Venetia Burney raconte à la BBC, qu’à l’époque, elle “était portée sur les légendes romaines et grecques” et avait proposé à son grand-père de l’appeler “Pluton”, du nom du dieu romain du royaume des morts. Le reste relève d’une heureuse succession de coïncidences.

Le grand-père de la jeune fille connaissait personnellement Herbert Hall Turner, un professeur réputé d’astronomie à Oxford, à qui il a proposé le nom. Le scientifique britannique séduit le soumet à ses collègues américains chargés de trouver un nom à la nouvelle planète. Heureux hasard, Pluton commence par deux lettres qui sont aussi les initiales de Percival Lowell, le fondateur de l’observatoire américain qui a découvert cet astre. Pluton est adopté.

C’est ainsi que le 1er mai 1930, Pluton est devenue la 9e planète du système solaire. Venetia Burney a reçu 5 livres sterling de son grand-père pour avoir contribué à l’histoire de l’astronomie.

Pluton a forcé la communauté scientifique à définir ce qu’est une planète. En 2003, un nouvel astre est découvert dans l'orbite de Pluton. Baptisé Eris, il ressemble beaucoup à Pluton, sauf qu’il est plus grand. S’agit-il alors d’une nouvelle planète encore inconnue au bataillon des scientifiques ?

Les débats font rage. En 2006, l’Union astronomique internationale (IAU) tranche : pour entrer dans la catégorie des planètes, il faut que l'astre effectue une rotation autour du soleil, qu'il ait une masse suffisamment importante et qu’elle ait fait le vide autour de son orbite (c’est-à-dire que sa trajectoire autour du soleil ne croise pas d’autres objets).

Cette définition exclut Pluton du club privé des planètes. Elle est reléguée en seconde division avec d’autres “planètes naines” car son axe de rotation autour du soleil croise  celui d’autres astres (notamment Neptune).

Pas une planète, vraiment ? À l'époque l’astronome Alan Stern, le père de la mission "New Horizon", avait vivement réagi à cette définition qu'il qualifiait de “farce” : après tout, si la trajectoire de Pluton croise celle de Neptune, cette dernière aurait aussi dû perdre son statut de planète…

Certains États américains - comme le Nouveau Mexique et l’Illinois - ont même adopté des législations spécifiques pour réintégrer Pluton dans la catégorie des planètes. En 2006, les experts de la langue anglaise de l’American Dialect Society ont élu “plutoed” (“plutoisé) comme le mot de l’année, désignant l’acte de dévaluer quelque chose.

La Nasa a également voulu ajouter sa contribution à ce débat. Elle a organisé une grande conférence sur la question en 2008, dans l’espoir d’apporter le mot de la fin à cette épineuse question. Mais aucun consensus n’a pu être trouvé et les éminents participants à cette discussion ont finalement tranché pour ajouter un nouveau mot au vocabulaire spatial : les “plutoïdes”, les planètes naines aux caractéristiques proches de celles de Pluton.

Pluton a d’étranges tâches sombres. La nouvelle photo de Pluton n’a pas permis de résoudre l’un des mystères de l'astre : la présence de plusieurs tâches sombres sur l’hémisphère sud de la planète naine.

Les quatre tâches sombres sont visibles au sud de la planète
Les quatre tâches sombres sont visibles au sud de la planète NASA

“Ce qui titille les scientifiques, c'est que les quatre tâches ont à peu près la même taille et sont séparées par des distances plus ou moins équivalentes”, affirme la Nasa dans un article paru sur son site, le 11 juillet 2015.

Malheureusement pour les apprentis Sherlock Holmes galactiques, la sonde "New Horizon" n’est pas passée devant la face de Pluton qui présente ces anomalies. Mais maintenant qu’elle est sur place, elle devrait finir par transmettre des clichés suffisamment précis pour éclaircir cette face sombre de Pluton.

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