Comment la "voiture du futur" va changer nos habitudes

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AUTOMOBILE - Voiture transformée en centre de loisir, qui se gare pour vous ou permet de régler la température de sa maison : le Mondial de l'auto est l'occasion de se pencher sur la révolution en cours dans les habitacles.

Qu’elle soit connectée ou autonome, la voiture de demain sera radicalement différente de celles qui roulent aujourd’hui. Et ce n’est pas fini : la priorité accordée à ce chantier par les constructeurs, ainsi que la multiplication des partenariats avec le secteur des high-tech ou de la mobilité, promettent de nouvelles évolutions. Mais quel sera l'impact sur notre vie quotidienne et notre conduite ? Passage en revue des principales innovations.

Une voiture dotée d’un voiturier informatique. Les derniers modèles commercialisés proposent déjà l’aide au stationnement, quand le véhicule ne se gare pas tout seul. Mais cette technologie est encore récente et, surtout, il faut rester au volant pour une manœuvre qui prend bien plus de temps. Demain, la voiture pourra se garer elle-même, mais aussi se présenter au conducteur lorsqu’il veut repartir : un simple smartphone permettra d’appeler le véhicule, une espèce de voiturier informatique sur lequel planche par exemple Mercedes.  

Un véhicule qui fait les réglages pour le conducteur. Ceux qui disposent d’une voiture individuelle ne s’en rendent pas compte, mais les autres le savent : partager un véhicule nécessite de régler le fauteuil, le volant et les rétroviseurs à chaque changement de conducteur, et cela prend du temps. Cette tâche pourrait même devenir de plus en plus fréquente avec le développement de l’autopartage.

Demain, il suffira d’effectuer ces réglages une seule fois pour une marque, puis ces derniers se feront automatiquement pour tous les modèles de la même compagnie. Ces réglages seraient enregistrés dans un profil individuel contenu par exemple dans son téléphone portable. Renault-Nissan travaille sur le sujet avec Microsoft, tandis que PSA a déjà élaboré une solution avec IBM, baptisée My Car.

Une voiture qui devient le prolongement de la maison. A l’image de la voiture, la maison devient elle-aussi de plus en plus connectée avec la domotique, qui permet d'automatiser la gestion d'un domicile. Les deux vont donc pouvoir communiquer de plus en plus facilement pour simplifier la vie des usagers. Demain, un travailleur qui a fini sa journée et monte dans sa voiture pourra ainsi faire monter le chauffage de son domicile depuis sa voiture pour que la température soit idéale à son arrivée. De même, il sera possible d’avoir accès aux caméras de surveillance de son domicile depuis son véhicule. Volkswagen, qui travaille sur le sujet avec LG, envisage même de proposer un interphone qui permet, depuis son véhicule, d’ouvrir la porte de son domicile à un livreur.

Un véhicule transformé en centre de loisirs. Il y a quelques années, il fallait compter le nombre de voitures rouges croisées sur la route pour faire patienter ses enfants. Aujourd’hui, les smartphones et les tablettes ont pris le relais mais ce n’est qu’un début : les constructeurs veulent transformer l’automobile en véritable centre de loisirs. Les voitures connectées vont permettre aux voyageurs d’accéder à un réseau Wifi local et donc à tout un catalogue de films, séries et jeux. Le groupe PSA commercialisera une telle offre à partir de 2018 et envisage même d’utiliser la technologie LiFi – développée avec Oldecomm - pour proposer un réseau internet local deux fois plus rapide.

La voiture autonome va évidemment permettre d’aller encore plus loin puisque le conducteur deviendrait lui aussi un passager. Mercedes travaille notamment sur le sujet et a même dévoilé en 2015 un prototype dont le siège avant peut se retourner vers l’arrière pour transformer le véhicule en salon.

Une voiture qui s’adapte à votre état. La fatigue étant à l’origine de nombreux accidents, plusieurs constructeurs proposent déjà des caméras qui surveillent le visage du conducteur. Mais l’avenir se prépare déjà aujourd’hui, notamment chez l’équipementier Faurecia. Ce dernier a mis au point avec la Nasa un siège intelligent qui capte la tension, la respiration et le niveau de stress du conducteur. Le fauteuil s’adapte alors à la situation : il peut stimuler un chauffeur qui commence à somnoler ou, au contraire, masser celui qui est stressé et commence à perdre patience dans les bouchons.

Une voiture qui transforme la conduite en jeu. Connectée ou pas, une voiture dépend du comportement de son conducteur, ce qui a amené General Motors à travailler sur une piste originale : transformer la conduite en jeu. En clair, le tableau de bord afficherait alors un compteur digne des jeux vidéo : plus le conducteur adopte une conduite souple et peu consommatrice, plus il gagne des points. Au contraire, une infraction ou une conduite trop sportive lui en fait perdre.

C’est pour quand ? La voiture connectée commence déjà à être une réalité, c’est donc dans ce domaine que les progrès seront les plus rapides et les plus visibles. Certaines innovations pourraient donc voir le jour dans les prochains mois, avant de se démocratiser progressivement.

Mais les constructeurs automobiles travaillent déjà sur l’étape d’après, la voiture autonome, et cette dernière pourrait arriver très vite : PSA et Renault promettent un début de conduite autonome pour 2020 (seulement dans certaines situations), Ford et BMW pensent être au point en 2021, tandis que Volkswagen annonce des véhicules électriques et autonomes à l’horizon 2025. Et ce n’est pas qu’un discours de bonnes intentions puisqu’une étude du cabinet McKinsey publiée en janvier 2016 estimait que "jusqu'à 15 % des voitures vendues en 2030 pourraient être totalement autonomes".

Ces défis qu’il reste à relever. Le secteur automobile a résolument entamé un virage vers les nouvelles formes de mobilité et de conduite, mais ce n’est pas parce qu’une technologie est mise au point qu’elle sera commercialisée. En effet, de nombreux obstacles perdurent. Le premier d’entre eux concerne la sécurité : plus une voiture devient autonome ou connectée, plus elle est exposée au piratage.

L’autre limite est juridique. L’arrivée de ces nouveaux véhicules pose des questions auxquelles le droit ne répond pas encore : par exemple, qui est responsable en cas d’accident de la route avec une voiture autonome ? Sans oublier les obligations des constructeurs vis-à-vis des autorités concernant les données des usagers.