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Le saccage d’un golf de l’Oise revendiqué par un collectif de «Sangliers radicalisé.es»

Le golf de Monchy-Humières, situé au nord de Compiègne, a été la cible d’un groupe d’activistes pour le climat. De la pelouse a été arrachée sur quelques greens pour dénoncer une surconsommation de l’eau en pleine sécheresse.

Journaliste
Temps de lecture: 3 min

«  Ça fait longtemps qu’on n’a pas vu de gazon aussi vert. » Si les clients du restaurant du golf du château de Monchy-Humières s’en réjouissent, un collectif autobaptisé « Sangliers radicalisé.es » a vu rouge. Ces militants, jusqu’alors inconnus dans le Compiégnois, se sont introduits sur le parcours de 18 trous, dans la nuit du vendredi 2 au samedi 3 septembre, ont commis quelques dégradations et ont signé leurs forfaits. «  Ils ont arraché des morceaux de gazon, sur les greens, à l’aide d’outils, peut-être des pioches  », détaillent les gendarmes de Ressons-Lassigny, qui se sont rendus sur place. «  Ils ont également laissé des écrits au sol, faisant allusion à la bourgeoisie qui parasite la société. »

Une « déclaration de guerre »

Le collectif a d’ailleurs revendiqué son action, en adressant des photos de sa visite nocturne à nos confrères de Oise Hebdo et en expliquant avoir «  déclaré la guerre aux golfs, car ils s’accaparent notre terre, ne profitent qu’aux bourgeois et consomment beaucoup trop d’eau  ».

«  D’autres golfs ont été visés cet été. Mais on n’imaginait pas qu’un petit golf comme le nôtre le serait  », confie sur place un salarié alors que les jardiniers sont intervenus dès samedi pour effacer les traces du vandalisme et que le parcours a été laissé ouvert ce week-end. Deux golfs privés toulousains avaient été ainsi ciblés dès le 10 août par une « action Kirikou », menée par des activistes pour le climat d’Extinction rébellion : pelouses rendues inutilisables, ciment versé dans les trous… Dans un contexte de sécheresse, ces militants dénonçaient «  l’arrosage des greens, parcours et départs de golfs autorisé par dérogation (…) alors que l’utilisation de l’eau est sous restriction.  »

« Nous sommes très attentifs à l’usage de l’eau »

Des accusations et des dégradations que Philippe Lefèvre, propriétaire du golf d’Humières, estime injustes : «  Nous sommes très attentifs à l’usage de l’eau, prélevée en rivière et pas dans la nappe phréatique. Nous n’arrosons que les greens et quelques départs, cela représente à peine 1 ha sur les 45 du domaine. Aujourd’hui, notre herbe est grillée aux trois quarts et nous ne savons pas si elle reprendra à l’automne. Les greens, qui sont aménagés sur un lit de sable, sont très drainants et s’ils ne sont pas arrosés pendant deux ou trois jours, cela demande une fortune pour les faire redémarrer. Autant fermer boutique.  »

Philippe Lefèvre, qui a repris le golf en 2015, alors en faillite, fait valoir la fragilité économique d’un tel site : «  Au bout de sept ans, nous arrivons enfin à l’équilibre. De telles dégradations peuvent mettre en péril l’avenir d’une entreprise. Et derrière la perte d’une dizaine d’emplois. »

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