Les voitures électriques demeurent très chères, en attendant l’arrivée des petites citadines ë-C3 ou Renault Twingo à moins de 20 000 euros. Mais ce ne sera pas avant 2025 et 2026. C’est leur principal écueil… avec l’autonomie mesurée et le temps de recharge. La toute nouvelle berline compacte Peugeot e-308 « zéro émission » est certes une fort bonne voiture dans son genre. Mais, à 42 590 euros (version Allure d’entrée de gamme), elle reste onéreuse. Une simple 308 à essence (130 chevaux, boîte auto) comparable s’affiche à 30 170 euros seulement. Si l’on déduit de la e-308 le bonus écologique octroyé par l’Etat de 5 000 euros, la différence tarifaire n’en demeure pas moins substantielle, avec un handicap de 7 420 euros pour l’électrique.
La e-308 est en outre plus chère que sa rivale directe, la Renault Mégane E-Tech La compacte de la marque au losange démarre à 38 000 euros. La e-308 se retrouve en fait au niveau tarifaire des Tesla 3 ou Volkswagen ID.3 dans leur version de base. Et ce, alors que tous ces véhicules disposent d’une plateforme spécifiquement dédiée à l’électrique et optimisée. La e-308 ne fait, elle, que reprendre la base technique des versions essence ou diesel. L’espace intérieur est ainsi moins favorable par rapport à son encombrement. Parmi les compactes électrique, la championne des prix bas demeure la MG4 chinoise, qui casse les prix à 27 490 euros (version d’entrée de gamme) !
Loyers élevés
Peugeot explique que, ce qui compte, ce sont les loyers mensuels, pas le prix catalogue ! La majorité des clients d’électriques « ne les achètent pas comptant, car c’est une voiture qui s’adresse surtout aux flottes » de véhicules professionnels, affirme Véra Charpentier, responsable du produit. La e-308 est ainsi disponible en location pour 407 euros par mois sur 47 mensualités, avec un premier loyer majoré à 8 118 euros (4 118 si l’on déduit le bonus écologique de 5 000 euros). Mais la comparaison avec la 308 à essence n’est toutefois pas favorable, ici non plus. Cette dernière ne demande que 263 euros mensuellement. Certes, le premier loyer majoré se monte ici à 5 674 euros, puisqu’il n’y a pas de bonus. Il n’empêche. La version thermique revient nettement moins cher !
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Les loyers de la 308 électrique se révèlent en outre plus onéreux que la Renault Mégane E-Tech de base à 267 euros par mois sur 36 mois, avec un premier loyer majoré de 9 000 euros (4 000 euros, bonus déduit). C’est aussi plus cher qu’une Tesla 3 (403 euros de loyer mensuel, premier loyer majoré de 7 150 euros). Les MG4 bradées sont affichées à des loyers canon. On peut descendre à 99 euros par mois, avec 24 mensualités, en cumulant toutes les primes que l’Etat octroie aujourd’hui pour l’électrique, sous conditions de revenus fiscaux.
Des consommations similaires à celles de la Mégane
La e-308, que nous avons essayée mercredi et jeudi dans l’arrière-pays catalan entre Barcelone et Tarragone, est, sinon, une forte agréable voiture. Elle tient remarquablement la route, se révèle sûre, braque avec une précision redoutable et procure un confort très acceptable. Malgré un surpoids de 250 kg (par rapport à une version à essence) qui l’amène à 1,65 tonne. Les performances sont bonnes, les relances aussi. La voiture (115 kW, 156 chevaux) ne peine jamais avec une fluidité d’utilisation satisfaisante. Il manque juste un peu de frein moteur en descente.
L’autonomie (batterie haute tension de 51 kWh utiles) dépasse les 300 kilomètres (330 km au maximum en conduite plutôt coulée). C’est quand même juste pour une compacte – nous disposions d’une intéressante version break SW au même prix que la berline. Les consommations ne battent aucun record, mais restent fort acceptables. Nous avons absorbé 15,1 kWh d’énergie électrique en moyenne sur un test de 180 kilomètres. Sur le tronçon autoroutier à 110-120 km/h, la e-308 monte toutefois allègrement à 20 kWh. Les électriques n’aiment pas les autoroutes à « haute » vitesse où l’autonomie tombe rapidement. Ceci dit, les consommations sont comparables à celles de la Renault Mégane E-Tech. L’autonomie en est proche également.
Livrable en décembre prochain, la Peugeot e-308 est bien équipée. Le prix d’achat comporte l’installation d’une prise Wall Box au domicile, soit un avantage client de plus de 1 000 euros. Même si l’on sent les ingénieurs réticents en leur for intérieur à la transition vers le tout électrique, le groupe Stellantis s’y est mis. Avec des véhicules qui utilisent des plateformes multi-énergies. L’avantage, c’est que les modèles électriques, essence, diesel, voire hybrides rechargeables, passent sur les mêmes chaînes. Peugeot a immatriculé 67 700 voitures électriques en Europe sur dix mois. Soit un peu plus de 13 % de ses ventes totales.