Ce mois-ci on reste dans les sports essentiellement féminins. Après le redoutable hobby-horsing du mois dernier, il devait être possible de trouver une discipline un peu moins nunuche, qui ne prêterait pas à rire dès la première image. C’est alors que je me suis souvenu qu’une copine pratiquait le Roller Derby.
Wikipédions la moindre : le roller derby est un sport d’équipe de contact se pratiquant en patins à roulettes sur une piste de forme ovale, le but du jeu étant pour l’une des joueuses (la jammeuse) de réussir à dépasser en un laps de temps donné les joueuses adverses (les bloqueuses) sans se faire projeter au sol ni sortir de la piste. Le roller derby est un sport international avec des ligues partout dans le monde : en 2013, il y a plus de 1 250 ligues autour du monde.
Ma première interrogation porte sur l’imagerie que cherchent à renvoyer les rolleuses. Une rapide recherche d’images sur Internet permet de constater tout un folklore anarcho-trash-punki-pinupesque, qui n’ajoute pas au premier abord une couche de sérieux à la discipline. Sans même parler des noms de scène qu’elles se donnent (« Brute », « Rita Root », « Kickassedy »… Dans une équipe de Londres j’ai même vu une très stylée « Menstruella », merci pour elle).
Je suis sûrement de la vieille école, mais dans mon esprit plus les pratiquants d’un sport s’affichent bariolés, moins leur sport est sérieux, avec comme exemple ultime, évidemment, le catch. Remarquez que cela marche aussi avec des sports réputés sérieux : les footballeurs avec des coupes de cheveux ridicules finissent souvent leur carrière dans des clubs ridicules.
Bref, on se rend donc compte du fait que les rolleuses cherchent à renvoyer une image badass, ce qui a au moins le mérite de les différencier des pratiquantes du hobby-horsing, qui font dans le gnangnan prépubère. Dans la vie de tous les jours, si tu veux inviter une jeune fille à boire un verre, apprends à les reconnaître : l’adepte du hobby-horsing déclinera l’invitation en prétendant avoir une soirée « Gossip Girl » avec les copines, alors que la rolleuse répondra « Je peux pas, j’ai bukkake ».
Mais bon, il y a tout un imaginaire de violence autour de ce sport, alors que l’on parle seulement d’athlètes qui se bousculent et se font trébucher. C’est toujours plus violent qu’une partie de Jenga, mais franchement si vous voulez voir des sports vraiment durs, il y a d’autres disciplines que le Roller Derby, je vous en offre un au hasard (putain je suis tellement fan, ça me rend optimiste sur l’avenir de l’humanité) :
Il n’empêche que derrière les accoutrements des rolleuses, il y a un sport. Et si ce sport était intéressant, on pourrait leur pardonner les perruques rouges, le maquillage à la truelle, les plumes au cul et de se faire appeler Foutrinella. Malheureusement il y a un peu tromperie sur la marchandise.
Le résumé ci-dessous est tiré du film « Bliss » sorti en 2009, qui tourne autour du roller derby (et que me suis fadé un dimanche soir, car je ne recule devant aucun sacrifice pour mon cher lectorat). On y voit de la vitesse et de la violence (et Ellen Page avec le No 22).
Les trois extraits ci-dessous sont tirés du match de coupe du monde entre la France et la Suisse. Vous pouvez y aller, ils durent 30 secondes chacun. On n’y voit aucune vitesse, aucune violence (et Josiane Balasko avec le No 23).
Non mais sérieux, quand tu mets vingt-huit nanas sur des patins à roulettes et que tu les lances sur une piste ovale dans un sport de contact, tu t’attends à ce que ça bouge la moindre ! En fait le pack des bloqueuses reste statique et compact pour empêcher la jammeuse adverse de passer, c’est à se demander pourquoi on leur a collé des patins à celles-la. Et quand une jammeuse passe, il n’y a pas de poursuite, le pack reste bien en place et attend qu’elle ait fait le tour de la piste pour essayer de la bloquer une nouvelle fois. Est-il possible de faire plus chiant à regarder ?
Pour conclure, je veux bien faire tous les efforts possible pour m’intéresser à un sport, et je suis prêt à promettre à ma copine pratiquante que j’irai la voir une fois. Mais franchement, se passionner pour une discipline où la Suisse perd en coupe du monde 369 à 27 contre la France, ça ne va pas être possible.
Wouah c’est fascinant à quel point vous n’avez rien compris à ce sport, ses valeurs, sa culture, sa communauté et même ses règles.
Autant de condescendance, de malveillance, de mépris pour un sport que vous n’avez même pas chercher à comprendre, c’est incroyable, mais j’imagine que c’est votre manière de procéder.
Sans parlez de votre mauvaise foi évidemment, vous parlez de France/Suisse mais pas des rencontres entre grandes équipes parce que même à la coupe du monde de football masculine, il y a des matchs avec des écarts de niveau important.
Et les extraits que vous avez choisi se déroulent tous au bout d’1m30 de jam
(qui dure 2 minutes maximum), autant dire que les jammeuses à ce niveau de compétition sont très fatiguées, donc évidemment ça bouge moins et c’est moins impactant.
Vous parlez aussi du film Bliss qui n’a rien à voir avec le Roller Derby moderne, c’est comme parler de Shaolin Soccer pour parle du football.
Vous n’avez même pas pris la peine d’aller dans le club de votre amie pour vous rendre compte par vous-même de la difficulté de ce sport aussi bien d’un point de vue technique (de patinage), d’intensité physique, de stratégie collective, de complexité des règles, …
Vous y auriez découvert aussi une communauté incroyable soudée et solidaire qui prône l’inclusivité, la bienveillance, le respect de chacun…
Mais aucune rancune, le Roller Derby n’a pas besoin de personne avec votre mentalité, ni en supporter ni en joueur.euse.
Continuer donc à regarder les autres sports et laissez-nous dans notre « safe space » loin des gens comme vous.