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La légende suisse «Ferdi» Kübler est décédée

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Ferdinand «Ferdi» Kübler est décédé jeudi à l'âge de 97 ans. Le Zurichois avait été désigné sportif suisse du siècle en 1983. (Jeudi 29 décembre 2016)
Ferdi Kübler a gagné la Grande Boucle en 1950, une année avant le deuxième et dernier triomphe suisse signé Hugo Koblet.

Premier Suisse à avoir remporté le Tour de France, Ferdinand «Ferdy» Kübler est décédé jeudi à l'âge de 97 ans. Le Zurichois avait été désigné sportif suisse du siècle en 1983. Sa popularité était d'ailleurs sans égal en Suisse jusqu'à l'éclosion de Roger Federer.

Né le 24 juillet 1919, Ferdy Kübler a rendu son dernier souffle le jeudi 29 décembre, à 14 heures, dans un hôpital zurichois. «Il m'a encore dit: Christina, tu es la meilleure femme du monde», a expliqué sa veuve à la Schweizer Illustrierte.

Le couple avait pu passer Noël à la maison. Mais Ferdy Kübler, qui avait souffert de nombreux problèmes de santé au cours des dernières années et ne quittait que rarement son lit, a ensuite dû être hospitalisé à la suite d'un sévère refroidissement. «Ferdy s'est endormi paisiblement, avec un sourire sur son visage», a encore souligné Christina Kübler.

L'état de santé de «l'aigle d'Adliswil», qui avait dû soigner un cancer de la peau il y a une dizaine d'années, s'était détérioré au cours des dernières années. «Nous ne pouvons plus aller nous promener ensemble, il n'a plus suffisamment de force», avait d'ailleurs déclaré Christina Kübler il y a deux mois dans une interview accordée à la Schweiz am Sonntag.

Une année avant Koblet

Passé professionnel en 1940 à l'âge de 21 ans, Ferdy Kübler avait gagné la Grande Boucle en 1950, une année avant le deuxième et dernier triomphe suisse signé Hugo Koblet. Il avait décroché le titre mondial sur route, en 1951, et avait remporté trois Tours de Suisse et deux Tours de Romandie.

«Ferdy National» avait décroché son premier grand succès en 1942 sur les routes du Tour de Suisse. Au cours d'une carrière qui a pris fin en 1957, il avait en outre signé un double exploit rententissant en 1951 et en 1952: il avait gagné à chaque fois coup sur coup la Flèche Wallonne et Liège-Bastogne-Liège, les deux courses ardennaises qui se déroulaient à l'époque le même week-end!

La carrière de celui que L'Equipe avait surnommé le «Fou pédalant» a surtout été marquée par sa rivalité avec l'autre «K», Hugo Koblet, l'«élégant». «Moi, je ne trancherai pas dans le débat de savoir lequel de nous était le plus grand. Si j'ai réussi des résultats magnifiques, je le dois à Hugo. Comme lui me doit en partie son palmarès», avait-il déclaré à ce sujet dans un entretien à la RTS à l'occasion de son 90e anniversaire.

«Je voulais devenir quelqu'un»

Coureur besogneux, reconverti en golfeur lorsque la densité du trafic a rendu la pratique du cyclisme trop dangereuse, Ferdy Kübler s'est bâti un palmarès dont il avait osé rêver. «Je voulais devenir quelqu'un», avait-il lâché dans le même entretien à la RTS. «Je n'ai jamais fait de concession à la facilité», avait poursuivi le Zurichois qui, dans sa jeunesse, espérait que le vélo lui permette de fuir la misère: «Ou je resterai anonyme ou je serai champion!».

«Je suis devenu champion parce que j'étais pauvre», avait-il ainsi expliqué à l'Equipe Magazine à l'occasion du centenaire du Tour de France (2003), une épreuve dont il était le doyen des anciens vainqueurs. «Je luttais pour manger, pour avoir une vie meilleure. J'ai gagné le Tour de France parce que j'en ai rêvé, parce que je savais qu'après je ne serais plus jamais pauvre».

ats