De mémoire d’anciens, c’est une première à Dargnies, dans la Somme ! Depuis cette année 2020, la commune compte une centenaire parmi ses habitants. Un événement que le maire Benoît Ozenne et son équipe auraient voulu fêter comme il se doit, mais la pandémie de Covid-19 en a décidé autrement.
Gilberte Dumont a eu 100 ans au printemps, lors du premier confinement. La situation sanitaire restant compliquée cet été, aucune cérémonie n’a pu avoir lieu. Et maintenant, avec le deuxième confinement et le virus qui circule toujours, difficile d’imaginer organiser une réception…
Mais les faits sont là, Dargnies a une centenaire et elle mérite d’être honorée.
« Les conditions sanitaires tout au long de l’année n’ayant pas permis de lui rendre visite, avec l’aide de sa famille, la municipalité et moi-même souhaitons la mettre à l’honneur en cette fin d’année » confie le maire.
C'est avec un grand plaisir que je partage ce moment et quelques souvenirs, comme ce temps où Gilberte venait chaque jour chercher le lait à la ferme, comme la plupart des habitants du quartier.
Une vie bien remplie
Gilberte Dumont est née le 28 avril 1920 à Béthencourt-sur-Mer (Somme). Cette année-là, le traité de Versailles entre en application, Jeanne d’Arc est canonisée par l’Église catholique, et le Soldat inconnu est inhumé sous l’Arc de triomphe.
C’est aussi en 1920 que naissent de grandes personnalités comme l’actrice Michèle Morgan, l’écrivain Boris Vian, ou encore le scénariste et réalisateur Michel Audiard…
Servante à Paris à l’âge de 12 ans
Dès son adolescence, Gilberte quitte le Vimeu pour Paris. En 1932, à l’âge de 12 ans, elle y est employée comme servante. Elle devient ensuite serveuse dans un restaurant proche des usines Renault, à Boulogne-Billancourt, puis elle revient dans la région travailler comme servante chez un médecin de la ville d’Eu, en Seine-Maritime.
Elle rencontre Roger, et ils se marient le 23 avril 1938 à Dargnies. Cinq enfants naissent de leur union, neuf petits-enfants, 17 arrières petits-enfants et 5 arrières-arrières-petits-enfants.
En pleine Seconde Guerre mondiale, Roger est fait prisonnier et envoyé en Allemagne. Gilberte se retrouve seule pour élever les enfants. Elle travaille à l’usine, fait des travaux ménagers, et même les moissons pour survivre. Au retour de son mari, elle continue à travailler en usine, de 1961 à 1979, date à laquelle elle prend une retraite bien méritée.
Toujours plaisante et de bonne humeur, malgré le malheur d’avoir perdu deux filles, elle est, dans l’esprit des habitants de Dargnies, dynamique et avenante. Après une vie de labeur bien remplie, Gilberte coule désormais des jours paisibles à la maison de retraite de Friville-Escarbotin.
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